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samedi 21 mai 2016

L'AMOUR GREC VU PAR ARISTOPHANE



ARISTOPHANE d'Athènes (vers -450/-386), auteur de l'ancienne comédie grecque,
Collection des Universités de France (Budé), Loeb Classical Library, Perseus, Oxford Classical Texts, Folio classique (Gallimard), GF (Flammarion) :

Illustration d'après un buste trouvé près de Tusculum


Les Acharniens : 77-80 : À Athènes, on ne considère comme des hommes que les prostitués et les enculés [katapugonas] ; 119 : Dicéopolis traite Clisthène de "cul-rasé" ; 270 : Phalès, amateur de jeunes garçons ; 716 ; 980 : chanson d'Harmodios ; 1093 : chanson d'Harmodios le bien-aimé.

L'Assemblée des femmes, 67-68 ; 102-103 ; 112-113 : les jeunes qui se font le plus secouer sont aussi les plus habiles parleurs [cité par Montesquieu, Spicilège, 500-501].

Les Cavaliers, 380-381 : anus dilaté du charcutier; 426-428 : un gars qui ne peut manquer de gouverner le peuple, car son fessier serrait de la viande [cf Jean-Paul Sartre, L'enfance d'un chef] ; 732-740 : Démos semblable aux jeunes garçons qui ont des amants vulgaires et n'acceptent pas les honnêtes gens ; 877 : répression des prostitués, inspecteurs des culs ; 1242 : le Charcutier : je vendais des saucisses et me faisais baiser [ἠλλαντοπώλουν καί τι καὶ βινεσκόμην].

Fragments : 198, Les Convives, 5-11.

Les Grenouilles, 48 : sous-verge de Clisthène ; 50-60 : désir de Dionysos pour un homme ; 145 ; 422422-423 : le fils de Clisthène épilait son derrière.

Les Guêpes, 84 : Philoxène est un enculé [katapygon] ; 98 ; 99 ; 687-688 : débauché marchant les jambes écartées, l'air efféminé ; 1069-1070 : jeunesse composée d'une foule d'enculés aux cheveux bouclés.

Lysistrata, 1091-1092 : Le Prytane : si on ne nous réconcilie pas rapidement, nous devrons baiser Clisthène ; 1112-1113 : Lysistrata : prendre les hommes quand ils sont enflammés de désir et qu'ils ne cherchent pas à se satisfaire entre eux [ironique].

Les Nuées, 670-680 : parler de Carpodos et de Cléonymos au féminin ; 686-692 : noms d'hommes qui ne sont pas masculins ; 973-980 : pudeur des garçons avec l'ancienne éducation ; 1015-1023 : la mode du jour ; vice infâme d'Antimachos ; 1072-1073 Le Raisonnement Injuste : inconvénients de la tempérance, se priver de jeunes garçons, de femmes ; 1075 : Le Raisonnement Injuste : les nécessités de la nature [cité par Dominique Fernandez] ; 1094-1100 : les plus nombreux, ce sont les enculés [euryprokton].

Les Oiseaux, 137-142 : Pisthetairos aimerait une ville où le père d'un joli garçon lui reprocherait : " tu rencontres mon fils sortant du gymnase, et tu ne l'embrasses point, tu ne lui dis rien, tu ne l'attires pas à toi, tu ne lui tâtes point les couilles, toi, un ami de la famille " ; 705-707 : beaux garçons qui cèdent à leurs amants pour des oiseaux offerts en cadeau ; 1280-1285 : hommes entichés des mœurs lacédémoniennes puis tombés dans l'excès contraire en s'entichant des oiseaux.

La Paix, 11 : matière bien travaillée d'un jeune inverti ; 762-763 : Le Coryphée : " Je ne me suis pas mis à fréquenter les palestres pour séduire les garçons ".

Ploutos, 153 : les débauchés demandent de l'argent, les honnêtes un animal en cadeau.

Les Thermosphories : 35 : Euripide : tu l'as chevauché, mais tu ne le sais peut-être pas ; 50 : Le Serviteur : Agathon est sur le point ... Le Parent : de se faire enfiler ? ; 130-167 : interrogatoire de l'androgyne Agathon par Le Parent ; Agathon : Ibycos, Anacréon de Téos et Alcée vivaient en efféminés ; 200 : Agathon traité d'enculé [euryproktos].

CES PETITS GRECS




dimanche 6 septembre 2015

L'AMOUR GREC, vu par PARMÉNIDE, DÉMOCRITE, ÉPICURE, BION, LUCRÈCE, VIRGILE, HORACE, PROPERCE ET OVIDE

Voir également : Plutarque et Athénée

Martial et Juvénal


TABLE



PARMÉNIDE d'ÉLÉE (fin -VIe siècle / milieu -Ve siècle), philosophe, fondateur de l'école éléate,

Je reproduis ici une communication personnelle de Patrick Négrier, que je remercie.
« Parménide au fragment XII attribue au daimôn le mélange (coït sexuel) d'un mâle avec une femelle puis à l'opposé du mâle " avec UN (et non pas une !) plus féminin que lui " : Αἱ γὰρ στεινότεραι πλῆντο πυρὸς ἀκρήτοιο, αἱ δ' ἐπὶ ταῖς νυκτός, μετὰ δὲ φλογὸς ἵεται αἶσα· ἐν δὲ μέσῳ τούτων δαίμων ἣ πάντα κυϐερνᾷ· πάντα γὰρ στυγεροῖο τόκου καὶ μίξιος ἄρχει πέμπουσ' ἄρσενι θῆλυ μιγῆν τό τ' ἐναντίον αὖτις ἄρσεν θηλυτέρῳ. »

De la nature, in Les Présocratiques, Paris : Gallimard, 1988, collection " Bibliothèque de la Pléiade " :
Fragment B xviii : conflit des sexes lors de la conception [cité par Célius Aurélien, Des maladies chroniques, livre IV, chapitre ix].




DÉMOCRITE (vers -460/vers -370), philosophe grec matérialiste,

Fragments, in Les Présocratiques, Paris : Gallimard, 1988, collection " Bibliothèque de la Pléiade " :
fr. B LXXIII : Éros est légitime quand il poursuit sans excès les belles choses.

B CXXVII : " Et Démocrite : La masturbation procure une jouissance comparable à l'amour. (Hérodien, Prosodie générale, cité par Eusthate de Thessalonique, Commentaire sur l'Odyssée, XIV, 428, page 1766).


ÉPICURE (-341/-270), philosophe athénien,

Lettres et sentences, Bibliotheca Teubneriana ; traduction PUF, 1987 : Diogène Laërce, Vie..., X :
X, 5 : À Pythoclès : ton retour charmant et divin ; 6 : Épictète l'appelle cinédologue ;
X, 132 : À Ménécée : la jouissance des garçons et des femmes n'engendre pas la vie heureuse.


BION de Smyrne (-IIe siècle), poète bucolique grec,

Bucoliques grecs, CUF, LCL ; Remacle :
Fragment VIII : Je rends visite à mon berger ; Hespéros avec sa lumière s'associe à l'amour d'un amant [cité par Goethe]
Fragment IX : Heureux sont ceux qui aiment, lorsqu'ils sont aimés en retour ; Thésée et Pirithoüs, Oreste et Pylade [cf Pindare], Achille et Patrocle [cité par Edward Carpenter et par Gide dans Corydon, IV].


LUCRÈCE (vers -98/-55), philosophe latin disciple des atomistes et poète,

De la nature, Collection Budé, Loeb Classical Library :
IV, 1053-1056 : traits de Vénus lancés par un garçon [puer] aux membres féminins ou par une femme ; umor lancée de corps à corps ;
V, 1111 : la beauté [masculine] eut alors grande valeur.


VIRGILE (vers -70/-19), érudit et poète national de Rome,

Bucoliques, Bibliotheca Teubneriana, CUF, Loeb Classical Library, Folio classique, GF :
II : 1 : Formosum pastor Corydon ardebat Alexim, le berger Corydon brûlait pour le bel Alexis [devise de la pédérastie selon Roger Peyrefitte] qui faisait les délices de son maître [cité par Properce et par Edward Carpenter] ;
Cette églogue, celle de l'amour grec entre Alexis et Corydon,
fut étonnamment la première des neuf à être traduite en français,
en 1543 ; le libraire-traducteur en était Loïs Grandin
et l’achevé d’imprimer datait du 20 septembre.

II : 65 : trahit sua quemque voluptas, chacun est entraîné par son plaisir [cité par Rabelais, Shenstone, Voltaire (" la pédérastie enseignée à la jeunesse "), Stendhal, Friedrich Nietzsche, etc. ; églogue entière traduite pour la première fois par Loïs Grandin en 1543].

Paul SÉRUSIER (1864-1927) Le Berger Corydon, 1913,
huile sur toile 73 x 99 cm © MuMa Le Havre / David Fogel


III [amour de Ménalque pour Amyntas ; thème repris par André Gide ] ; V ; VII.

Catalepton [d'Horace ?], Bibliotheca Teubneriana, CUF, Loeb Classical Library :
XIII, 13-14 : ces banquets que tu as partagés avec des mecs, étant puer ; 35-38 : cinède Lucien ; tu n'as rien à part des frères [cf Pétrone] et un Jupiter coléreux.

Énéide, Bibliotheca Teubneriana, CUF, Loeb Classical Library, Folio classique, GF :
I, 28 : honneurs rendus à Ganymède [cité par Macrobe]; 188 : fidèle Achate [cité par Lafitau ; cf aussi X, 332].
V, 252 : le garçon royal [Ganymède] ; 294-296 : amour de Nisus pour le garçon Euryale.
IX, 18 ; 424-430 : Nisus veut mourir à la place d'Euryale ; 614-620 : Phrygiens traités de Phrygiennes, car leurs tuniques ont des manches [cité par Aulu-Gelle].
X, 185 : Cycnus et son aimé Phaëthon ; 324-327 : Clytius et Cydon [commenté par Servius].

Géorgiques, Bibliotheca Teubneriana, CUF, Loeb Classical Library, Folio classique :
IV, 521 : Orphée déchiré par les femmes pour les avoir méprisées [cité par Forberg].


HORACE (-65/-8), poète lyrique et satirique,

Art poétique [Épître aux Pisons], Bibliotheca Teubneriana, Collection Budé, Loeb Classical Library, GF :
85 : mission de chanter les amours pour des jeunes gens [juvenem curas] ; 161-165 : caractère, goûts, désirs extrêmes de l'adolescent imberbe.

Épîtres, Bibliotheca Teubneriana, Collection Budé, Loeb Classical Library, GF :
I, xviii, 72-73 : chez un ami, ne pas s'enflammer pour une servante ou pour un jeune esclave.

Épodes, Bibliotheca Teubneriana, Collection Budé, Loeb Classical Library, GF :
XI : l'amour pour les jeunes garçons [mollibus in pueris] ou pour les jeunes filles m'embrase ; j'aime Lyciscus, qui l'emporte sur n'importe quelle petite femme ; je ne serai libéré que par un autre amour pour une fille ou pour un garçon [cité par Naigeon] ; XIV : Anacréon et Bathylle.

Odes, Bibliotheca Teubneriana, Collection Budé, Loeb Classical Library, GF :
I, 32 : Lycus [éphèbe chanté par Alcée] ; II, 5 : ambigïté sexuelle de Gygès [cité par Montaigne] ; III, 20 : Ganymède enlevé par Jupiter ; IV, 1 : ni femme ni garçon ne sont plus pour me plaire ; cruel Ligurinus ; 10 : cruel Ligurinus [cité par Marbode de Rennes].

Satires, Bibliotheca Teubneriana, Collection Budé, Loeb Classical Library, GF :
I, ii, 32-35 [cité par Chateaubriand] ;117-118 : posséder une servante ou un jeune esclave [puer ; cité par Voltaire] ; vi, 84 : mon père me garda de tout soupçon infamant [cité par Festugière] ; II, iii, 325 : éprouvait des passions pour mille filles, mille jeunes garçons [cité par Festugière].


PROPERCE (vers -47/vers -15), poète latin imitateur des Alexandrins,



Loeb Classical Library :
Élégies, Paris : Belles Lettres, 1929 (rééditions en 1947, 1961, 1964, 1980, 1990,1995) :

I, 20 : Gallus aime un garçon qui ressemble à Hylas, fils de Théodamas ;
II, 4 : à mon ennemi, je souhaite d'aimer les filles ; à mon ami, de se réjouir avec les garçons ; 30 : Jupiter vola jusqu'aux maisons de Troie sous la forme d'un oiseau ; 34 : Alexis et Corydon [cf Virgile] ;
III, 7 : douleur d'Agamemnon à la mort de son aimé Argynnus ;
IV, 8 : un débauché, un épilé dont le sort est de se vendre, qui a honte de sa barbe.


OVIDE (-43/17 ou 18), poète latin dit « de la décadence »,

Amours, Collection Budé, Loeb Classical Library :
I, 20 : aut puer aut [...] puella.

Art d'aimer, Collection Budé, Loeb Classical Library, Folio classique :
I, 33-34 : nous chanterons les liaisons permises [cité par César de Rochefort] ; 524 : homme dévirilisé qui cherche à avoir un homme ; II, 682-684 : je hais les embrassements où l'un et l'autre ne se donnent pas : je trouve moins d'attraits dans l'amour des garçons [amor pueri ; cité par Edward Gibbon et Forberg] ; III, 437-438.

Fastes, Collection Budé, Loeb Classical Library :
III, 407 : Ampélos aimé de Bacchus [alias Dionysos ; cité par César de Rochefort].

Métamorphoses, Collection Budé, Loeb Classical Library, Folio classique ; traduction Actes Sud, 2001:
III Tirésias : 326 : Tirésias changé d’homme en femme ; Narcisse : 351-353 : âgé de 16 ans, il pouvait être pris à la fois pour un enfant et pour un jeune homme ; il était désiré par beaucoup de jeunes gens et de jeunes filles ; V, Persée contre Phinée, 47-73 : amour authentique de Lycabas pour Athis ;
VIII Le sanglier de Calydon, 302 : Thésée et Pirithoüs, unis par une tendre amitié ; 403-404 : Thésée à Pirithoüs : Toi que je chéris plus que moi-même ;
IX Iphis et Ianthé : 712 : Iphis habillée en garçon ;715 : fiancée à la blonde Ianthé ; 720 : l’amour toucha leurs deux jeunes cœurs ; 725 : fille,
Iphis brûlait pour une fille ; 727-728 : sentiment amoureux ignoré de tous, incroyable et étrange ; 731 : une vache ne brûle pas d'amour pour une vache, ni une jument pour une jument [cf Longus] ; 746 : passion aberrante, insensée ;
X, Orphée et Eurydice, 83-85 : Orphée apprit aux peuples de Thrace [nord-est de la Grèce, Turquie d'Europe et sud de la Bulgarie] à transférer leur amour sur des enfants mâles et à cueillir les premières fleurs de ce court printemps qui précède la jeunesse [cité par Voltaire ; c'est Thamyris ou Laïos qui aurait été le premier, selon d'autres auteurs] ; Cyparissus, 106-142 : Cyparissus consolé par Apollon ; Chant d’Orphée : Ganymède, Hyacinthe, 152-153 : aujourd’hui, c’est d’un ton plus léger que je vais chanter les garçons aimés des dieux et les filles aveuglées par des passions interdites ; 155-156 : le roi des dieux brûla d’amour pour un Phrygien, Ganymède [cité par Pierre Bayle] ; 200-201 : Phoebus : à moins que ce soit une faute d’aimer [Hyacinthe] :
XI Mort d'Orphée et châtiment des Ménades, 7 : l'homme qui nous méprise, disaient les Furies.


Voir également : Plutarque et Athénée

Martial et Juvénal

Les animaux aussi ?

dimanche 30 août 2015

CINQ AUTEURS CHRÉTIENS PARLENT DES SODOMITES suivi de RATZINGER

Voir aussi mes pages :



Et la

TABLE



Bernardin de Sienne, Bonaventure, Catherine de Sienne, Jacques de Vitry et Jacques de Voragine.


JACQUES DE VITRY (vers 1165/1240), curé d'Argenteuil, prédicateur et cardinal, nommé cardinal-évêque de Tusculane (Latium, Italie actuelle) en 1228,


Jacques de Vitry (1263)

Histoire occidentale, 1597 ; traduction 1825 :
1 : la libido ne se souciait pas de la différence des sexes [prologue dans l'édition de 1825].
7 [vi dans l'édition de 1825] : une fornication simple n'était point réputée un péché. Les filles publiques, dans les rues, sur les places, devant leurs maisons, arrêtaient effrontément les clercs. Et si, par hasard, ils refusaient de les suivre, aussitôt elles criaient après eux en les appelant sodomites. Car ce vice honteux et abominable est tellement en vigueur dans cette ville [Paris], ce venin, cette peste y sont si incurables, que celui qui entretient publiquement une ou plusieurs concubines est réputé honorable.

Histoire orientale, 1597, traduction 1825 :
I, 5 "De origine et vita Mahometi" : Mahomet a introduit le vice sodomitique parmi son peuple [Per hoc enim latenter vitium Sodomiticum hostis nature in popula suo introduxit ; cité par John Boswell].



BONAVENTURE (Bagnoregio, 1217 / Lyon, 1274), théologien franciscain d'origine italienne, cardinal, Docteur séraphique, canonisé en 1482,

Saint Bonaventure, peint par Peter Paul Rubens
(Palais des beaux-arts de Lille)

Opera omnia [Œuvres complètes], volume 9, 1902 :
Sermon " In nativitate Domini ", XXII, septimo : tous les Sodomites, hommes et femmes, furent tués à la naissance de Jésus, comme dit [Saint] Jérôme dans le psaume Lux orta est justo [ce n'est pas si clair dans Jérôme, Commentaire sur Isaie, IX, 1 ; cf Jacques de Voragine].


JACQUES DE VORAGINE (vers 1230/1298), dominicain et archevêque de Gênes,

La Légende dorée, GF ; H. Champion :
Nativité de Jésus-Christ, III, 4 : destruction miraculeuse des sodomites [cf Bonaventure] ; cite Jérôme, Lux orta est [passage encore non retrouvé].
Saint Jean : amitié particulière avec Jésus.


CATHERINE DE SIENNE (1347/1380), mystique italienne,

Livre des dialogues, traduction 1953 :
124 : horreur du péché contre nature, que même les démons ne peuvent supporter [cité par Avenir de la Culture]


BERNARDIN DE SIENNE (1380/1444), prêcheur franciscain,

Statue de Bernardin de Sienne par Antonio Raggi, cathédrale de Sienne.

Opera omnia [Œuvres complètes], 1635, 1950 :
Feria sexte post I. Dominicam in Quadragesima :

Sermon XV " De l'horrible crime des Gomorrhéens "
L'horreur est triple : corruption, abomination, réprobation.
Art. 1 : corruption triple : cite Paul, Éphésiens, et Isidore.
Art. 2 : abomination triple : fureur, malice, dureté.
Art. 3 : réprobation triple : entêtement, impénitence, dissidence.
Les six degrés : accord de la raison, opération du crime, naissance d'une habitude, se faire gloire de ce péché, en faire l'apologie, désespérer ou présumer de la miséricorde divine.

[Dans les quatre étapes du devenir homosexuel marquées par Jean-Louis Bory (1919-1979) – se reconnaître, s'accepter, se faire reconnaître, se faire accepter –, ce qui surprend, c'est comme une réminiscence, en positif, des six étapes de la chute morale décrite par Bernardin]


Depuis (sans exhaustivité)

JOSEPH RATZINGER (1927-2022, pape BENOÎT XVI de 2005 à 2013)
« Pour éviter toute suprématie de l'un ou l'autre sexe, on tend à gommer leurs différences, considérées comme de simples effets d'un conditionnement historique et culturel. Dans ce nivelage, la différence corporelle, appelée sexe, est minimisée, tandis que la dimension purement culturelle, appelée genre, est soulignée au maximum et considérée comme primordiale. L'occultation de la différence ou de la dualité des sexes a des conséquences énormes à divers niveaux. Une telle anthropologie, qui entendait favoriser des visées égalitaires pour la femme en la libérant de tout déterminisme biologique, a inspiré en réalité des idéologies qui promeuvent par exemple la mise en question de la famille, de par nature biparentale, c'est-à-dire composée d'un père et d'une mère, ainsi que la mise sur le même plan de l'homosexualité et de l'hétérosexualité, un modèle nouveau de sexualité polymorphe. »
Lettre aux évêques de l'Église catholique sur la collaboration de l’homme et de la femme dans l’Église et dans le monde, 31 juillet 2004.

BENOÎT XVI (1927-2022, pape de 2005 à 2013)
« Les différentes formes actuelles de dissolution du mariage, comme les unions libres et le " mariage à l’essai ", jusqu’au pseudo-mariage entre personnes de même sexe, sont au contraire l’expression d’une liberté anarchique qui se fait passer, à tort, pour une vraie libération de l’homme. Une telle pseudo-liberté s’est fondée sur une banalisation du corps, qui inclut inévitablement la banalisation de l’homme. […] Le libertinisme, qui se fait passer pour la découverte du corps et de ses valeurs, est en réalité un dualisme qui déprécie le corps en le plaçant pour ainsi dire en dehors de l’authentique être et dignité de la personne. »
Discours sur la famille et la communauté chrétienne, Latran, 6 juin 2005.

« L'homosexualité n'est pas conciliable avec la vocation de prêtre. On courrait un grand risque si le célibat devenait en quelque sorte un prétexte pour faire entrer dans la prêtrise des gens qui ne peuvent de toute façon pas se marier. […] En instaurant une séparation radicale entre sexualité et fécondité, ce qui est fait en utilisant la pilule, alors la sexualité devient arbitraire. Et dans ce cas tous les types de sexualité ont la même valeur. Conviction qui est rapidement suivie par l'idée que l'homosexualité a la même valeur que l'hétérosexualité. »
Lumière du monde. Le pape, l'Église et les signes des temps, Paris : Bayard, 2010.


lundi 18 mai 2015

AMOUR GREC : LES ANIMAUX AUSSI ?

RETOUR


L'existence d'une homosexualité animale exclusive ou occasionnelle (et les animaux sont plus proches que nous de la nature entendue dans un certain sens) avait été reconnue par : Aristote (perdrix), Athénée (colombes, perdrix), Elien (dauphin), Horapollon (perdrix), Pline l'Ancien (cailles, coqs, perdrix), Plutarque (coqs). Décidément, les perdrix ...

Animaux signalés depuis par de bons observateurs : abeilles, bonobos, castors, chauve-souris, chèvres, chiens, chimpanzés, hannetons, lions, lucioles, pigeons, poulains, poules, singes, tourterelles et vaches.

Cette homosexualité animale fut envisagée mais son existence niée par les auteurs et/ou textes suivants : Platon (Lois), Ovide, pseudo-Phocydide, Plutarque, Lucien, Longus, Jean Chrysostome, Célius Aurélien, Agathias (VIe siècle), Justinien, Altercation …, Vincent de Beauvais. Cette négation implique cependant une perception ancienne du concept d'homosexualité, ce qui démolit la thèse constructiviste.


CÉLIUS AURÉLIEN (Ve siècle), médecin latin originaire de Numidie [nord de l'actuelle Algérie],

Les Maladies chroniques, édition et traduction anglaise 1950 :
IV, ix De Mollibus sive Subactis : les gens ont du mal à croire que les efféminés [molles] ou passifs [grec malthacos] existent vraiment ; pas une maladie corporelle ; plutôt le vice d'un esprit corrompu, comme le dit Soranos ; ces malades peuvent être comparés aux femmes qu'on appelle tribades parce qu'elles exercent les deux Vénus ; les passifs [subactos] , comme les tribades, sont victimes d'une passion de l'esprit [animus]; théorie de Parménide : l'inversion résulte d'une circonstance de la conception ; il peut y avoir un désir pour les deux formes de Vénus ; d'autres pensent que c'est une maladie héréditaire ; la nature nous montre sa pureté par l'exemple des animaux sauvages que les philosophes appellent " miroirs de la nature ".


ÉLIEN (IIe/IIIe siècles), rhêteur romain puis écrivain d'expression grecque,

Histoires variées, traduction XIXe siècle, Bibliotheca Teubneriana, Collection Budé :
I, xv : Il [Aristote] ajoute que quand les [colombes] femelles sont dépourvues de mâles, elles font l'amour entre elles; mais que n'ayant pas la faculté de se féconder, elles pondent des œufs qui ne produisent point de petits.

Particularités des animaux : Bibliotheca Teubneriana, Loeb Classical Library :
VI, 15 : amour d'un dauphin pour un beau garçon.


HORAPOLLON (IVe/Ve siècles), philosophe alexandrin,

Hiéroglyphes, traduction Paris : Kerver, 1543.


II, 95 : Comment ils décrivaient la déshonnête affection qu'un malheureux porte aux enfants. Pour dénoter le péché contre nature ils peignaient deux perdrix mâles lesquels, privés de leurs femelles, abusent donc l'un de l'autre.


PLINE L'ANCIEN (23/79), auteur naturaliste latin,

Histoire naturelle, Collection Budé, Loeb Classical Library :

V, 17 ; 134 ; 136 ; Cinaedopolis ; VII, 184 : deux personnages de l'ordre équestre moururent en faisant l'amour avec le pantomime Mysticus ; X, xxxiii : les mâles des perdrix, privés de femelles, se battent et le vainqueur assouvit sa passion sur le vaincu ; Trogue dit que les cailles font de même, et les coqs quelquefois, et que les perdrix mâles cochent indifféremment les mâles sauvages nouvellement amenés ou vaincus ; X, xxxvi ; XV, iv : Grecs à l'origine de tous les vices [cité par Larcher] ; XXXIV, 19 (17) ; 55 : Polyclète de Sicyone a fait le Diadoumène, figure de jeune efféminé ; XXXVII, 153 : un poisson appelé cinaedus.




VINCENT DE BEAUVAIS (vers 1180/vers 1264), dominicain et précepteur,

Speculum maius :
Speculum doctrinale : édition 1965 :
IV, 162 : Adultère et sodomie : hors du lieu ad hoc : sur soi-même, mollesse ; sur un autre de son propre sexe, mâle sur mâle, femme sur femme, ou sur un autre genre [animaux], s'appelle sodomie ; citation d'Ovide ; aucun animal ne désire son propre sexe.